Vers un vaccin plus sûr contre la maladie d'Alzheimer : une étude de chercheurs Inserm/UPMC
Des facteurs génétiques influencent la réponse immunitaire aux vaccins contre la maladie d’Alzheimer, l’une des pistes thérapeutiques les plus prometteuses contre cette pathologie. C’est ce qu’a étudié, dans un modèle chez la souris, l’équipe du professeur Pierre Aucouturier, Laboratoire Système Immunitaire et Maladies Conformationnelles (Inserm /UPMC) de l’Hôpital Saint-Antoine.
Ces travaux montrent, qu’en plus des molécules du Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH), qui présentent l’antigène vaccinal aux cellules immunitaires, des facteurs génétiques, contrôlant certaines cellules immunitaires, influencent la qualité de la réponse à la vaccination. Ces résultats pourraient permettre de prévenir des réactions neuroinflammatoires, obstacle majeur à l’utilisation du vaccin chez l’homme. Cette étude vient d’être publiée dans The Journal of Immunology.
La recherche sur la maladie d'Alzheimer s'est orientée en partie sur l'étude d'un vaccin constitué du peptide amyloïde Beta dont l'accumulation dans le cerveau est notamment responsable de la pathologie. La vaccination de patients avec ce peptide a entraîné des réactions neuro-inflammatoire graves chez 6% d'entre eux.
Pour mettre au point un traitement plus sûr et plus efficace, il est primordial de comprendre les facteurs qui influencent les réponses de l'organismes au peptide ABeta, indique un communiqué communun UPMC/Iserm de ce 10 octobre 2011/
L'équipe mixte de recherche Inserm/UPMC de Pierre Aucoutrier, avec Cécile Toly-Ndour et Guillaume Dorothée, a mené ses travaux sur des souris exprimant différentes formes du Complexe Majeur d'Histocompatibilité (CMH). Ces molécules, dont le rôle est de présenter les antigènes aux cellules immunitaires, présentent une importante diversité génétiques qui peut expliquer des réponse différentes.
Des souris aux CMH différents présentent des réactions immunitaires cellulaires différentes après vaccination par le peptide.
En exprimant le CMH d'une lignée de souris chez une autre, les chercheurs ont ensuite montré que des facteurs indépendants du CMH mais liés au fond génétique, influencent de façon dominante la réponse anti-ABeta. ILs sont ensuite prouvé que ces facteurs mettent en jeu une sous-popuation de globules blancs, les lymphocytes T régulateurs.
Ces résultats apportent une nouvelle piste pour orienter les cellules immunitaires de manière favorable, et ainsi améliore l'approche immunothérapeutique, qui reste un des espoirs majeurs contre la maladie d'Alzheimer.
Ces observations menées sur la souris demandent cependant à être validées chez l'homme.
Pour aller plus loin : The journal of immunology, september 26, 2011
Contact chercheurs :
Pierre Aucouturier 01 43 44 34 42 pierre.aucouturier@upmc.fr et Guillaume Dorothée guillaume.dorothée@inserm.fr