La camisole chimique va bon train
Une étude du Pr Yves Rolland du CHU de Toulouse présentée aux journées annuelles de la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) qui a eu lieu début octobre à Paris a confirmé l’utilisation massive des psychotropes par les résidents des maisons de retraite touchés par la maladie d'Alzheimer.
Cette étude a été menée avec le concours des médecins coordonnateurs de 300 Ehpad privés (Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) répartis sur le territoire national. Elle avait pour but d’élucider les liens entre la consommation de psychotropes et les entrées et sorties des résidents en Ehpad.
Ces médecins avaient pour consigne de s’intéresser aux huit derniers résidents entrants ou sortants au cours des trois derniers mois.
Sur la période étudiée, les chercheurs ont pris en compte 2.231 résidents. Ils noté que des échanges importants avaient lieu entre l’hépad et l’hôpital. Deux résidents sur trois ont quitté l’EHPAD pour l’hôpital ou l’hôpital pour un retour en ehpad.
45% de ces résidents étaient diagnostiqués « Alzheimer » et un sur deux recevait un traitement spécifique.
Alors que les prescriptions de psychotropes concernent 70% des résidents, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer se voyaient prescrire ce type de molécules plus souvent que les autres (76% contre 64,3%)
Cette étude menée en collaboration avec le laboratoire Lundbeck confirme ce que l’on savait déjà à savoir que "la prescription de psychotropes et notamment de neuroleptiques est très élevée en Ehpad, en particulier chez les résidents atteints d'une maladie d'Alzheimer".
Les chercheurs recommandent un programme de formation et d’information sur la filière gériatrique compte tenu des risques de morbidité liés à la prise de neuroleptiques.