Alzheimer Tunisie
Alzheimer : la luminothérapie redonne du rythme
Posted: 17 Jan 2012 09:30 AM PST
Selon un travail américain, les séances de luminothérapie proposées aux patients souffrant de la maladie d’Alzheimer n’auraient rien du gadget. Leur efficacité au contraire, serait réelle. Elles permettraient en effet d’améliorer leur humeur générale, tout en rétablissant le rythme circadien.
Rappelons que la luminothérapie vise à compenser artificiellement le déficit d’ensoleillement. Le traitement consiste à s’exposer à la lumière de lampes de haute intensité, dont le spectre est proche de celui de la lumière du jour. Le Pr Luan Nowak Etcher, de la Wayne State University à Detroit, a voulu évaluer son intérêt pour ses patients. Avec son équipe, il a suivi 20 femmes de plus de 65 ans souffrant de la maladie d’Alzheimer. Une partie a bénéficié de séances de luminothérapie tandis que l’autre groupe a été exposé à une simple lumière rouge. Or chez les patientes du premier groupe, les auteurs ont observé une nette amélioration de nombreux paramètres, tant objectifs que subjectifs. Elles ont gagné en alacrité, en facilité et en clarté d’expression orale, et leur coordination motrice s’est améliorée. Les auteurs enfin, ont également noté une amélioration générale de leur humeur.
Une lumière bonne pour le sommeil
D’autres recherches ont démontré que la luminothérapie peut être bénéfique pour atténuer les troubles du sommeil. Ces derniers sont fréquents chez les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Ils sont dus à la dérégulation des cycles. « Cette étude s’inscrit dans un courant de littérature scientifique et médicale récente, qui tend à démontrer que la luminothérapie peut améliorer significativement les troubles du comportement chez les patients souffrant de maladie d’Alzheimer ou de maladie apparentée », commente pour l’Agence de Presse Destination Santé, le Pr Pierre Krolak-Salmon.
Ce dernier, responsable du Centre de Mémoire, de Ressources et de Recherche à Lyon, se réjouit que de telles études soient menées. « Les résultats (obtenus grâce à la luminothérapie) sont extrêmement encourageants. En rétablissant le rythme veille/sommeil, nous augmentons les chances d’apaisement des patients, de http://www.blogger.com/img/blank.gifdiminution du niveau d’anxiété avec un meilleur repos. Cela retentit sur l’ensemble des troubles du comportement, comme l’agitation, l’agressivité voire les syndromes délirants et autres hallucinations ». Au même titre que l’auteur de ce travail, il insiste sur la nécessité « de mener des travaux de grande ampleur pour confirmer ce type d’étude (actuellement) limitée en effectifs ».
Aller plus loin : Consultez le site de l’Association France Alzheimer.
Source : Journal of Nursing Research, 11 janvier 2012 – Interview du Pr Pierre Krolak-Salmon, 12 janvier 2012
source: www.destinationsante.com
Les troubles de la mémoire sont le plus souvent bénins
Posted: 17 Jan 2012 09:32 AM PST
Les troubles de la mémoire sont le plus souvent bénins
Par figaro icon damien Mascret - le 15/01/2012
Beaucoup d'oublis liés au vieillissement, plutôt dus à des troubles de l'attention, ne doivent pas faire craindre un Alzheimer.
Chercher le titre d'un livre, le nom d'un acteur, l'endroit où l'on a rangé ses clés: les occasions de tester sa mémoire ne manquent pas. D'autres fois, c'est le souvenir de quelque chose que l'on a vécu (mémoire autobiographique) qui devient flou. Aussitôt on s'inquiète, on se demande si l'on n'est pas en train de commencer une maladie d'Alzheimer.
En réalité, l'infidélité de notre mémoire est un phénomène normal: «La mémoire autobiographique est une mémoire mouvante se reconstruisant en permanence, tout à fait différente d'une mémoire cristallisée», explique le Pr Pascale Piolino, à la tête du laboratoire de recherche consacré à la mémoire à l'université Paris-Descartes. Les neuroscientifiques estiment même qu'un cerveau qui ne serait plus capable d'oublier serait vite encombré par l'afflux d'informations qui l'assaille en permanence et ne pourrait plus fonctionner correctement.
Encodage, stockage et rappel
Aujourd'hui, même si la mémoire n'a pas livré tous ces secrets, un consensus s'est établi autour d'un fonctionnement en trois actes: encodage des informations, stockage et rappel de celles-ci. «Le vieillissement ne modifie pas ou très peu les capacités de stockage», détaille le Pr Bruno Dubois, directeur de l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), «En revanche, il existe au cours du vieillissement normal une diminution des ressources attentionnelles qui sont nécessaires pour l'enregistrement ou la récupération des informations stockées.»
Les choses sont bien différentes dans la maladie d'Alzheimer, car c'est le stockage qui est principalement touché. Le malade n'a pas conscience de ses oublis (anosognosies) et la mémoire se dégrade au fur et à mesure de l'évolution de la maladie: «Au stade débutant, explique le Pr Piolino, le déficit atteindrait la mémoire autobiographique récente, au stade modéré seules persisteraient les connaissances relativement anciennes et au stade sévère seules les connaissances de l'enfance résisteraient à l'amnésie.» Pour le Pr Dubois, «c'est principalement la difficulté d'une mise en mémoire liée à l'atteinte des formations hippocampiques (une zone du cerveau jouant un rôle clé dans la mémoire, NDLR) qui est préoccupante car elle renvoie alors à une probable maladie d'Alzheimer.»
Grâce à des tests de mémoire, les neurologues sont capables de repérer précisément à quel niveau de la mémoire (encodage, stockage, rappel) se situe un problème de mémoire. «Se plaindre de sa mémoire n'a, le plus souvent, rien à voir avec une maladie de la mémoire, ajoute le Pr Dubois. Il s'agit d'un phénomène à priori banal, résultant d'un trouble attentionnel.» Autrement dit, si vous n'étiez pas attentif au moment où vous vouliez mémoriser quelque chose, l'encodage ne se fait pas bien ou pas du tout. Or, ce qui n'a pas été encodé ne pourra pas être stocké. Sans compter qu'avec l'âge, il faut beaucoup plus de concentration pour mémoriser la même chose. L'apprentissage reste heureusement possible mais demande plus d'effort et de concentration car on doit mobiliser plus de ressources attentionnelles.
Dans certaines conditions, il est difficile de mobiliser les différents systèmes de mémorisation du cerveau: au cours d'une dépression, lorsque l'on est anxieux ou préoccupé, si l'on manque de sommeil ou que l'on prend certains médicaments comme les benzodiazépines. La mémoire est aussi un phénomène chimique.
Associations d'idées
En revanche, il est un système du cerveau qui donne un avantage aux cerveaux plus âgés : celui de l'association d'idées. Plus on est âgé et plus on dispose de souvenirs, et donc de la possibilité de lier une nouvelle connaissance à d'autres plus anciennes. «Plus vous créez d'associations, plus les liens sont forts et plus la mémoire est puissante», explique le psychologue David Schacter, professeur à Harvard (États-Unis) et l'un des plus grands spécialistes de la mémoire. Or, ce système associatif permet non seulement un stockage plus solide mais aussi un rappel plus facile. Le souvenir est inscrit dans un réseau interconnecté, et non dans un tiroir isolé de votre mémoire, et il sera d'autant plus facile à ramener à la conscience.
Mystères
C'est d'ailleurs la faiblesse des associations spontanées qui explique en partie la difficulté à se souvenir des noms propres: «On ne peut se référer à aucune logique de mémorisation pour les noms de personne. Il n'y a aucune logique dans un nom propre», souligne le Pr Dubois. «Comment trouver une logique, un lien pour rattacher un nom à un visage ou un corps? Impossible… Il faut le créer de toutes pièces. Il se renforcera par la répétition mais ce lien est fragile.» Pas de quoi s'inquiéter, en somme.
Les scientifiques sont encore loin d'avoir percé tous les mystères de la mémoire. Par exemple, d'où vient l'amnésie infantile? Cette absence quasi totale de souvenirs encodés avant l'âge de 3-4 ans? Pourquoi certains souvenirs sont-ils particulièrement ancrés dans notre mémoire dès lors qu'ils se sont accompagnés, au moment de leur encodage, d'une forte émotion?
source: www.lefigaro.fr