Fin de vie - Edito d’Annie de Vivie
La France n’est pas le seul pays où se pose régulièrement la question de l’euthanasie, de l’aide à mourir quand la fin de vie est jugée difficile. (voir les récents débats au Québec)
Les sénateurs vont débattre ce 25 janvier de propositions de loi en ce sens. Le collectif Plus digne la vie mobilise autour de la loi Léonetti (bien mal connue des français : désignation d’une personne de confiance, respect des directives anticipées, accompagnement médicalisé de la fin de vie…) et le développement des soins palliatifs (préférés à l’euthanasie par 60% des français).
Notre société a occulté la place de la mort.
Il semble que cela remonte à la fin de la première guerre mondiale quand les morts étaient si nombreux, les rites si longs et ostentatoires que les villes et les villages auraient été un défilé permanent de corbillards.
Dans les années 60, l’évolution de la médecine, a déplacé la mort de la ville, des domiciles privés, à l’hôpital.
La mort ne se voit plus, ne se vit plus.
L’avancée en âge et son cortège de possibles difficultés (maladies, déficiences, incapacités…) fait peur, très peur.
Peu de voix s’élèvent pour « voir autrement la maladie d’Alzheimer », pour plébisciter l’accompagnement en soins palliatifs, en établissements mais aussi à domicile.
Le sociologue Alain Mergier estime que le tabou de l’avancée en âge, des situations de handicap n’est pas levé.
Il estime qu’il nous faudra « transformer l'objet de rejet en un projet de vie à part entière, sans nier la réalité, les difficultés, mais sans les accentuer ».
Un programme ambitieux qu’il nous faudra sûrement accompagner et développer car les débats actuels me semblent éloignés de cette perspective.
Annie de Vivie - Fondatrice d'Agevillage
mis à jour le 24/01/2011